Vianne de Gontaut-Biron, éponyme de la Bastide de Vianne (1225-1280)

Blason Vianne

Blason de la Bastide de Vianne composé de la croix occitane et des trois léopards d'or d'Angleterre

Vianne de Gontaut-Biron est restée dans l’histoire de l’Albret par la décision de son neveu, Jourdain de L’Isle, fondateur d’une bastide en l’an 1284 nommée Vianne, en l’honneur de cette tante qui lui avait légué ses biens. Son existence fut également marquée par une vie conjugale tourmentée lors de laquelle deux bulles pontificales procédèrent à l’annulation de ses mariages.


Fille aînée du seigneur de Montgaillard, Vital de Gontaut-Biron, Vianne reçoit en héritage à la mort de son père le Château de Montgaillard et ses dépendances dont Villelongue, Puch et Gontaud en Agenais. 

Vianne qui possède de nombreux biens patrimoniaux n’a aucun mal à trouver un époux de son rang. Elle épouse dans ce sens Amanieu VI sire d’Albret, seigneur de Nérac, qui reçoit la dot de Vianne composée de toutes ses possessions : terres, domaines et châteaux.

 

Fausse déclaration au Pape

Malgré leurs richesses considérables, Vianne et Amanieu eurent une vie conjugale difficile et souhaitèrent se séparer. À cette époque, l’acte sacré du mariage ne pouvait être rompu que par le Pape par bulle pontificale et pour des raisons valables.

Ils trouvèrent alors un empêchement susceptible de rendre leur mariage nul : ils inventèrent une fausse parenté spirituelle appelée également consanguinité spirituelle. Cette loi ecclésiastique interdit à un parrain ou une marraine de se marier avec leur filleul ou filleule sans une dispense papale. Or, Vianne fit valoir auprès du Pape Clément IV que son beau-père était également son parrain de baptême et qu’elle ne pouvait donc être l’épouse d’Amanieu, ce qui était faux…

 

PICT0354

 L'église Saint-Christophe de Vianne faisait partie de l'ancien village de Villelongue sur lequel a été édifié la Bastide de Vianne. On peut apercevoir la porte d'entrée Est dit "Notre-Dame" et le jardin Vianne de Gontaut-Biron qui était autrefois le cimetière de l'église - © OTVA

Vianne et Amanieu apportèrent de fausses preuves et témoignages attestant cette parenté spirituelle et le Pape trompé par leur fourberie prononça le 22 septembre 1268 une bulle déclarant leur mariage nul.

 

Les secondes noces de Vianne

Vianne de Gontaut-Biron épousa alors Hélie de Castillon, un seigneur de Bazas, dans l’actuelle Gironde, à qui elle apporta tous ses biens récupérés auprès de son précédent époux. Ce second mariage ne fut pas plus heureux que le premier et Vianne souhaita se séparer d’Hélie pour revenir auprès d’Amanieu VI !
Vianne prouve alors auprès du Pape Grégoire X la fausseté des preuves et témoignages qui avaient occasionné sa séparation avec Amanieu VI et une nouvelle bulle papale prononce en 1271 l’annulation de ses secondes noces.

 

Lègue et repentance

Vianne retrouva une nouvelle fois sa dot qu’elle légua aussitôt non pas à un nouvel époux mais à un membre de sa famille, son neveu Jourdain de L’Isle. En 1271, ce seigneur reçoit ainsi le château de Montgaillard et ses dépendances.
Dans un esprit de repentance, Vianne probablement soucieuse d’assurer son salut s’occupa de fondations pieuses. Dès 1261, elle fonda le couvent des Dominicains de Condom et contribua à la fondation d’autres couvents destinés aux demoiselles nobles.
Vianne de Gontaut-Biron décède en 1280 dans sa demeure qu’elle avait fait construire au couvent de Condom.

 


 

 À Vianne, marchez sur les traces de Vianne de Gontaut-Biron !

 
 plan vianne
 6. Église Saint-Christophe de Vianne
 
 

Fondation de la Bastide de Vianne

Vianne anciennement Villeongue faisait partie à la fin du XIIIème siècle de la seigneurie de Montgaillard. Ce territoire sous domination anglaise, depuis la cession de l’Agenais par le roi de France Philippe le Hardi à l’Angleterre au Traité d’Amiens en 1279, se voit menacé par la fondation d’une bastide française en 1260 à seulement quelques kilomètres : Lavardac. Les Aquitains souhaitant protéger et fortifier leur territoire face à cette menace française vont édifier une bastide.

Pour fonder cette ville neuve, Jourdain de L’Isle seigneur de la juridiction de Montgaillard dut se mettre d’accord avec le représentant d'Edouard Ier, duc d’Aquitaine et roi d’Angleterre, un certain Jehan de Grailly sénéchal d’Agenais. Le 22 novembre 1284, le traité de fondation de la future bastide fut signé par acte de paréage. Jourdain de L’Isle et le sénéchal d’Agenais se partagèrent les droits de justice et les revenus engendrés par la bastide.

Jourdain de L’Isle par un sentiment de reconnaissance envers sa tante bienfaitrice, qui lui avait légué ses biens, nomma la nouvelle ville Vianne.