François Darlan, l'amiral de Nérac (1881-1942)

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Portrait de l'amiral François Darlan - © D.R 

La vie de François Darlan fut partagée entre la glorieuse histoire de la Marine française et celle beaucoup plus sombre du gouvernement de Vichy.


Né à Nérac en 1881, François Darlan est issu d'une famille de marins où seul son père, Jean-Baptiste Darlan, défigure avec une brillante carrière politique. Ami de deux personnalités du Lot-et-Garonne, Armand Fallières et Georges Leygues, son père devient maire de Nérac, député du Lot-et-Garonne en 1890 et même Ministre de la Justice de 1896 à 1897. 

La carrière militaire : l'amiral Darlan

François Darlan opte quant à lui pour une carrière militaire dans la Marine. Reçu à l’école navale en 1899, il navigue entre l'Extrême-Orient, où il y passe quatre années et la France où il est respectivement nommé instructeur à l'école d'artillerie navale de Toulon puis près de Saint-Malo.

Il participe à la Grande Guerre dès 1914 dans un régiment de canonniers marins situé à la frontière du Rhin, où il s'illustre particulièrement : il est décoré de la Croix de Guerre et de la Légion d’honneur. À l’Armistice, il reçoit la récompense de ses services en prenant le commandement de la flottille qui pénétrait en Allemagne par le Rhin.

 

La carrière politique : le Ministère de la Marine

Dans l'entre-deux-guerres, sa carrière est partagée entre l'Extrême-Orient comme Chef d’État-Major de la division navale et le Ministère de la Marine à Paris. En effet, en 1925 a lieu le grand tournant de sa carrière lorsqu'il est appelé par Georges Leygues, Ministre de la Marine et ami de la famille Darlan pour devenir son chef adjoint. Ses compétences et la protection de Georges Leygues lui permettent de connaître une progression rapide dans la hiérarchie militaire : contre-amiral en 1929, vice-amiral en 1932, commandant en chef de la Marine nationale en 1937, il devient Amiral de la flotte en 1939.
Pendant cette période, Darlan oeuvra pour rendre à la Marine son rang et son prestige passé. Sous son service, la flotte française connu un essor remarquable devenant même avant la Seconde Guerre mondiale la quatrième puissance maritime mondiale.

 


 

À Nérac, marchez sur les traces de François Darlan !    

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4. La Maison Darlan 
 

 

L'Amirauté française à Nérac

Nommé Commandant en chef des forces maritimes françaises à la veille de la Seconde Guerre mondiale, Darlan refuse dans un premier temps l'appel à cesser le feu de Pétain et le Ministère de la Marine qui poursuit la guerre se repli alors à Bordeaux puis à l'Hôtel des Postes de Nérac le 28 juin 1940, face à la statue d'Henri IV. 

Maison darlan

Maison Darlan où habitait la soeur de François Darlan et qui accueilli l'Amiral et sa famille lors du repli de l'Amirauté à Nérac en 1940, 59 rue Gambetta à Nérac – © OTVA

Dirigeant du régime de Vichy

Finalement, Darlan accepte l'Armistice et cumule les portefeuilles ministériels au gouvernement de Vichy : Ministre de la Marine, de l'Intérieur puis des Affaires Étrangères.
En 1941, il est nommé chef du Gouvernement de Vichy et participe à la politique de collaboration avec l'Allemagne Nazie en restant aveugle face aux mesures liberticides et antisémites. En 1942, suite à l'échec de sa politique extérieure et à son impopularité, il est remplacé par Pierre Laval à la tête du gouvernement mais devient Commandant en chef des forces françaises et semble tenter par un retournement de situation en faveur des Alliés.

En 1942, il se rend à Alger au chevet de son fils. Il assiste alors au débarquement américain. Il s'y oppose par les armes mais après deux jours de combat, il demande à toutes les troupes françaises de se rallier aux forces Alliées.
Le 24 décembre 1942, l'Amiral Darlan est assassiné par un jeune résistant. Son commanditaire n'a jamais été officiellement reconnu...