Armand Fallières, de Mézin à l’Élysée
(1841-1932)

Armand Fallieres

Eugène Pirou, Portrait officiel d’Armand Fallières, 1906 -
© Présidence de la République

Armand Fallières, l'enfant du pays, connu une carrière politique illustre qui l'amena jusqu'à la tête de la République Française au début du XXème siècle. Malgré les mondanités politiciennes, il resta attaché toute sa vie à ses terres natales de Gascogne.


Né en 1841 à Mézin dans une maison aujourd’hui détruite qui s’appuyait contre l’église Saint-Jean-Baptiste, Armand Fallières est issu d’un milieu modeste ce qui ne l’empêcha pas d’avoir un parcours scolaire brillant. Il fréquente l’école et le collège de Mézin jusqu’à 13 ans et poursuit ses études dans un lycée d’Angoulême. Il part ensuite étudier le droit à Paris et obtient son diplôme d’avocat à Toulouse en 1866.

Des élections locales...

Il exerce sa profession à Nérac en 1867, mais il est rapidement attiré par la politique et le milieu républicain ce qui l’amène à exercer des responsabilités locales : conseiller municipal en 1868, la chute du Second Empire en 1871 lui permet même de remporter la mairie de Nérac sous l’étiquette républicaine. Il installe la Mairie dans l’actuel Hôtel de Ville et montre la voie à Jules Ferry et ses lois sur l’école primaire de 1881-1882 en faisant voter le rétablissement de l’école primaire supérieure et en y admettant la gratuité des cours. 

maison fallières

La Maison Fallières, 65 rue Gambetta à Nérac -
© OTVA

En 1874, il devient Président du Conseil général du Lot-et-Garonne. Il lance alors les démarches pour développer le réseau ferré départemental en étendant la ligne Nérac-Mézin jusqu’à Mont-de-Marsan permettant d’ouvrir l’Albret sur les Landes.

 


 

À Nérac, marchez sur les traces d'Armand Fallières !  

 Plan de ville2012Plan-NERAC 2  
2. L'Hôtel de Ville
5. La Maison Fallières
 
 

..à la présidence de la République

Il commence à exercer des responsabilités nationales en étant nommé député en 1876, puis en étant à la tête de nombreux ministères entre 1880 et 1890 : il est ainsi successivement Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intérieur, de la Justice et de l’Instruction Publique où il réforme l’enseignement secondaire avec une plus grande place accordée aux sciences et aux langues étrangères.
De sénateur en 1890, il devient Président du Sénat en 1899, la fonction suprême n’est plus très loin…chose faite en 1906 où il devient Président de la République. Armand Fallières se rend alors à Mézin, sa ville natale, où une grande fête est donnée en son honneur, un arc de triomphe entièrement construit en liège est même érigé.

 

Un Président caricaturé

Les Présidents de la IIIème République étant cantonnés institutionnellement à des fonctions représentatives, laissant le pouvoir au Président du Conseil (l’actuel Premier Ministre) et au Parlement, Armand Fallières se montre peu impliqué dans l’action des ministres ce qui lui vaut d’être la cible de nombreuses caricatures et quolibets. 

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 Caricature montrant le Président entrant Armand Fallières et ses pruneaux d’Agen succéder au Président sortant Emile Loubet et ses Nougats de Montélimar - © CG47

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Caricature représentant Armand Fallières et Henri IV, deux figures de la Gascogne – 
© CG47 

Ses caractères physiques et son origine gasconne sont alors une source d’inspiration pour ces artistes qui décrivent un président faible, sans énergie, ni envergure et lui donne le surnom de « soliveau ».

Les mesures du Président Fallières

Malgré tout, le septennat d’Armand Fallières se révèle assez riche. Celui-ci est marqué notamment par la recherche d’alliés dans le cadre des tensions géopolitiques qui précédent la Première Guerre mondiale. A cet effet, Fallières travaille au renforcement de la Triple Entente en rencontrant Edouard VII d’Angleterre et le Tsar Nicolas II lors de voyages diplomatiques.

Sous sa présidence, Fallières prend des mesures historiques : il met fin à l’Affaire Dreyfus en 1906, fait entrer les cendres d’Emile Zola au Panthéon en 1908, se montre opposé à la peine de mort en graciant les condamnés, instaure l’isoloir en 1912 pour organiser des votes secrets. La Gascogne lui est également reconnaissante d’avoir à la fois appliqué un décret en 1909 définissant la zone et les trois régions de l’Armagnac (Bas-Armagnac, Haut-Armagnac, Ténarèze) et d'avoir introduit cette eau de vie, la plus vieille de France, à l’Elysée.

 

Le retour en Gascogne

À la fin de son septennat en 1913, Armand Fallières se retire dans son domaine de Loupillon, une propriété viticole familiale proche de Mézin, dont il vantait les vignes et fruits à l’Elysée. Il y finira ses jours jusqu’en 1932.
En 1938, Mézin honore la mémoire de sa personnalité la plus illustre en inaugurant une statue de bronze représentant l’ancien Président de la République. Ce monument attira les foudres du gouvernement de Vichy qui le fit détruire en 1942. Il a depuis été remplacé par un buste en 1957.

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Le Château du Loupillon fut la propriété d’Armand Fallières qui s’y rendait même l’été durant sa présidence – © Dubau Michel, Inventaire général, ADAGP

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Pierre-Ernest Bouret, Buste d’Armand Fallières, 1957 – © Chabot Bernard, Inventaire général, ADAGP