Monnaie Sotiate

 

Cette pièce de monnaie en bronze datée de 56 av J-C, d’un diamètre de 14mm et d’un poids de 1,84g, est conservée au Musée Alfred Danicourt à Péronne.

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Un roi et une louve

La monnaie montre à l’avers (côté face) un ensemble de cinq globules autour desquels se développe la légende REX ADIETVANVS FF. Au revers (côté pile), on observe un animal assez ressemblant à une louve marchant vers la gauche avec la patte avant-droite levée. Au-dessus la légende SOTIO[TA] est visible.

Quel lien avec l’Albret ?

Ce denier, selon l’avers, a été frappé par Adietuanus (nommé Adcantuan par Jules César), chef des Sotiates qui porte le titre de rex, roi en latin. Son peuple possède une ville fortifiée au nom d’Oppidum Sotiatum, Sos, située entre les Elusates (Eauze) et les Nitiobroges (Agen). En 56 av J-C, Adietuanus est soumis par Publius Licinus Crassus, lieutenant de César.

Les Sotiates dans La Guerre des Gaules

Jules César, dans son ouvrage La Guerre des Gaules commente la résistance acharnée des Sotiates  :

« À la nouvelle de son arrivée (Publius Licinus Crassus), les Sotiates rassemblèrent des troupes considérables et de la cavalerie, qui faisait leur principale force, attaquèrent notre armée dans sa marche, et engagèrent avec elle un combat de cavalerie, dans lequel ayant été repoussés et poursuivis par la nôtre, ils firent tout à coup paraître leur infanterie, placée en embuscade dans un vallon. Ils assaillirent nos soldats épars et recommencèrent le combat.
Il fut long et opiniâtre : Les Sotiates, fiers de leurs anciennes victoires, regardaient le salut de toute l’Aquitanie comme attaché à leur valeur ; nos soldats voulaient montrer ce qu’ils pouvaient faire, en l’absence du général, sans l’aide des autres légions, sous la conduite d’un jeune chef. Couverts de blessures, les ennemis enfin tournèrent le dos ; on en tua un grand nombre, et Crassus, sans s’arrêter, mit le siège devant la capitale des Sotiates. Leur résistance courageuse l’obligea d’employer les mantelets et les tours. Tantôt ils faisaient des sorties, tantôt ils pratiquaient des mines jusque sous nos tranchées (sorte d’ouvrage où ils sont très habiles, leur pays étant plein de mines d’airain qu’ils exploitent) ; mais voyant tous leurs efforts échouer devant l’activité de nos soldats, ils députèrent à Crassus, pour lui demander de recevoir leur capitulation. Crassus y consentit, à la condition qu’ils livreraient leurs armes, ce qu’ils firent.
Tandis que tous les nôtres s’occupaient de l’exécution de ce traité, d’un autre côté de la ville se présenta le général en chef Adcantuan, avec six cents hommes dévoués, de ceux que ces peuples appellent soldures. Telle est la condition de ces hommes, qu’ils jouissent de tous les biens de la vie avec ceux auxquels ils se sont consacrés par un pacte d’amitié ; si leur chef périt de mort violente, ils partagent son sort et se tuent de leur propre main ; et il n’est pas encore arrivé, de mémoire d’homme, qu’un de ceux qui s’étaient dévoués à un chef par un pacte semblable, ait refusé, celui-ci mort, de mourir aussitôt. C’est avec cette escorte qu’Adcantuan tenta une sortie : les cris qui s’élevèrent sur cette partie du rempart firent courir aux armes ; et à la suite d’un combat sanglant, Adcantuan, repoussé dans la ville, obtint cependant de Crassus d’être compris dans la capitulation générale. »